lundi 17 juin 2024

2024 : 80 ème anniversaire du débarquement en Normandie N°2


 

2024 : 80 ème anniversaire du débarquement en Normandie

TEMOIGNAGE de Hélène Launay
recueilli le 16 Juillet 2014

Elle avait 13 ANS EN 1944


L’occupation et le 6 juin 44

Durant l’occupation, le château de Pont Erambourg était occupé par des officiers allemands. Une cuisinière leur préparait à manger.

Au 8 , chemin de la Chapelle
Deux soldats allemands utilisaient la maison comme atelier. L’un s’appelait Willy et l’autre Stéphan. Ils étaient gentils. L’un était cordonnier, il réparait l’équipement des soldats et l’autre était couturier, il réparait les uniformes. Tous les deux parlaient français.

Les allemands avaient ordonné de laisser les maisons accessibles. Il ne fallait pas verrouiller les portes car ils cassaient tout. Un jour, j’ai aperçu un allemand qui se rasait dans la maison de la famille D… chemin des Oiseaux.

Le 6 juin 44
On disait que Pont Erambourg devait être rasé. Nous avons dormi avec d’autres personnes près de la «  fontaine » (source) dans le bas de notre bois. Ma mère ne voulait pas dormir dehors. 
On nous a demandé pour creuser une tranchée dans notre champ, « le Pendant » . Elle n’était pas large et on était serré. On crevait de faim. On ne mangeait que des pommes de terre cuites à l’eau. Ma mère allait chercher du pain au risque de se faire tuer. Sans cesse, il tombait des obus incendiaires. Le boulanger de Berjou alors qu’il sortait peu a été tué en prenant l’air.

A Berjou 
Aux Cours (hameau), j’ai vu un allemand tué à côte d’un cheval mort.

Au 8, chemin de la Chapelle
Trois réfugiés à qui on avait offert une chambre ont été tués 
par un obus. Les propriétaires avaient préféré dormir dans 
le Bois de Berjou. 
Le chemin des Oiseaux



Les trois corps ont été enterrés dans le jardin en
face du 14, chemin des Oiseaux. Ils ont été exhumés trois 
mois après. 

2024 : 80 ème anniversaire du débarquement en Normandie


 
7 chemin de la Chapelle



8 chemin de la Chapelle

TEMOIGNAGE 
de Madeleine DENIS
recueilli le 16 JUIN 2004

Elle avait 10 ANS EN 1944
Je m’en souviens comme si c’était hier . Des gens disaient : « c’est la guerre, il faut partir de chez vous ». Dans un premier temps, ma mère ne voulait pas partir. Elle disait qu’elle préférait mourir chez elle. Certains se sont réfugiés dans le Chemin des Oiseaux en bordure du « Pendant » (nom d’un champ). Nous nous sommes cachés dans notre bois près de la source. Nous avons essayé d’y dormir. Lors des bombardements, les talus du Chemin des Oiseaux vibraient. Le ciel était illuminé comme en plein jour. La grange à coté de chez nous dans le champ de Mr Destiney a été bombardée. Elle contenait du foin . Le feu se répandait à notre haie près du noyer. Il y a eu des réfugiés qui ont été tués dans la maison située près de chez nous (8, chemin de la Chapelle. Ils ont été tués dans la chambre de leur hôtes. Des éclats d’obus ont été projetés à l’intérieur de notre maison (7 , chemin de la 
Chapelle). Tous les ponts du bourg ont été dynamités sauf le pont de chemin de fer qui enjambe le Noireau. 

A la Croix « La Grippe » à Berjou, ma mère et ma sœur Hélène ont été bloquées par des soldats allemands. Ils leur ont dit qu’il y avait des mines. Moi, j’étais devant elles, à côte de Mr X et je suis passée avec lui sa femme et ses enfants. Nous avons été séparées plusieurs jours. J’ai été recueillie par cette famille. Mr X pillait les maisons inoccupées. Dans le chemin de Vaux, il y avait des chars détruits. A coté , il y avait des cadavres de soldats. Mr X en passant a récupéré leurs bottes.

Des chars allemands étaient postés dans le champ de Mr Destiney. Ils étaient recouverts de branches de chêne. Les soldats en avaient également sur leur casque. Enfin, j’avais mal aux dents. Je pleurais. Des anglais installés dans le « Pendant » m’ont donné une ration de riz.


champ dénommé le "Pendant"